Jean BARRAL (1908-1980)


D’après la notice faite par Rachel pour le "Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours"la notice finalement publiée sera expurgée de certains passages

BARRAL Jean, dit Jean Y.
Né le 17 mai 1908 à Genève-Plain-Palais (Suisse). Décédé le 2 février 1980 à Toulon ; pasteur de l’Église réformée de France.

Jean Barral est né à Genève alors que son père Armand Barral y achevait ses études de théologie. Il passe sa petite enfance en Corrèze où son père exerce son ministère jusqu'en 1920, en particulier à Madranges où il fréquente l'école du village avec ses frères. Il restera toute sa vie attaché au village de Madranges, y revenant souvent avec sa famille. Il termine ses études à Chasseneuil en Charente où son père a été nommé pasteur. Après une année à l'école préparatoire de théologie aux Batignolleson retrouve une photo en 1927, il fait ses études de théologie à la faculté de Montpellieron retrouve des photos en 1930, 31 et 32. Il consacre sa thèse de théologie à la biographie de Simon Lombard, pasteur du Désert (1739-1818), et reçoit le « prix de l'histoire du Protestantisme français » en 1934. Dédiée à la mémoire de ses ancêtres Lieure-Falguière, arrêtés lors d’une assemblée au col de Mouzoulès (Bréau, Gard) en avril 1742 et conduits, le père, André, aux galères, sa femme, Anne, et leur fille Catherine, âgée de six mois, à la Tour de Constance (elle en est sortie 16 ans après, sa mère mourant en prison en 1760), la thèse est publiée, revue et augmentée, en 1938.

Au terme de ses études, il passe une année comme suffragant à Glasgow (Écosse)1933-34 . Il y est très heureux et y noue des amitiés durables. Il est séduit par le poète écossais Robert Burns sur lequel il fera de nombreuses conférences.

Il se marie le 27 juillet 1935 à Nîmes, avec Yvette Gleyze. Jean Barral est nommé pasteur dans les Cévennes, à Avèze. C'est là que naissentà la maternité de Nîmes en fait Monique, Anniedécédée à l'âge de 9 mois et enterrée à Avèze puis Jacquesle 18 janvier 1942. Le 19 avril 1942, présidant à l’inauguration de la stèle dessinée par son frère André en souvenir de l’assemblée du col de Mouzoulès il déclare : « Recueillis [...] en un geste de piété filiale, à l’honneur de leurs ancêtres, les protestants du pays viganais écoutent. Aujourd’hui, comme autrefois – ils l’ont compris – l’Esprit du Désert veut souffler. Il soufflera sur eux plus fort que les vents déjà violents de l’idolâtrie et du paganisme ! ». Jacques aurait dû être baptisé lors de cette cérémonie commémorative, mais les conditions météo ne le permirent pas. Il fut donc baptisé au temple ce même jour.

Jean Barral rejoint l’Église de Toulon en juillet 1942. Il ne déguise rien de ses positions anti-vichistes dans ses sermons, y compris sous l’Occupation en présence d’officiers allemands. Ses textes, qu’il cache soigneusement, portent des titres éloquents : « La parole de Dieu n’est point liée », « Dans la détresse mais non dans le désespoir », « Abattus mais non perdus », « Fortifie-toi et prends courage ! ». Il est lié à divers groupes de Résistance, Témoignage chrétien dont il diffuse les Cahiers, officiers de marine dont le second du sous-marin Casabianca, ou membres des Mouvements unis de la Résistance, sans doute par l’intermédiaire de Frank Arnal. En 1943, il publie, à la demande du Commissariat national des Éclaireurs unionistes, Le Noël du proscrit. Récit inspiré de l’histoire huguenote, évoquant dans l’avant-propos sa joie de « rappeler à un plus grand nombre de jeunes les exemples de courage et de sang-froid dans le péril, de confiance dans l'épreuve, de fidélité au devoir, de fermeté dans la foi que les Huguenots donnèrent de si vivante manière, à l'époque héroïque du "Désert" ». Il conseille les Éclaireurs unionistes et les dirige vers le maquis local en juin 1944. Il vient en aide à plusieurs juifs, accueillant notamment dans son presbytère, plusieurs mois, une jeune fille juive, avant de se dépenser, au moment de la Libération, en faveur des blessés et des sinistrés. Il publie en 1945, sous le titre Chrétiens protestants et Résistance, le texte d’une conférence qui est un tableau très bien informé de l’engagement des protestants dans la Résistance. Citant J. Exbrayat – « C’est par une sorte de vocation héréditaire (que) presque tous les protestants français ont senti dès juin 1940 que leur devoir était de résister » –, il relie cet engagement à l’esprit camisard.

Après guerre, il continue son ministère à Toulon, à la fois comme pasteur et aumônier de la Marine. C'est là que naît sa dernière fille Nicole en décembre 1945. Il s’attelle à la reconstruction de l’immeuble paroissial détruit sous les bombardements alliés. Il a un projet ambitieux avec l'aide d'un jeune architecte toulonnais M. Narkissian, d'élever un immeuble beaucoup plus grand que celui qui a été détruit. Les dommages de guerre ne suffisent pas. Il faut trouver de nouvelles ressources. Au terme d’une tournée aux Etats-Unis et de plusieurs en Europe il n'obtient pas tous les fonds nécessaires. La paroisse doit faire un emprunt. Après bien des démarches et soucis, il inaugure en 1953 un nouveau Foyer de la jeunesse doté d’un théâtre, de restaurants, d’œuvres multiples et du logement pastoral au dernier étage de l'immeuble. Il est aidé dans son travail pastoral par une assistante de paroisse, Mademoiselle Combet qui effectue beaucoup de visites et par sa femme Yvette qui tient l'orgue et dirige la réunion de couture. Jean Barral anime les fêtes de paroisse de sketches volontiers humoristiques ou de conférences historiques.

En 1959, il est appelé par l'Alliance Biblique française et jusqu’en 1968, il en est le secrétaire général à Paris. À ce titre, il conçoit et réalise dans son salon les panneaux d’une exposition biblique qui doit tourner dans la France entière. Il la charge dans sa voiture et sillonne le pays, à l'appel des paroisses protestantes. Il accompagne ces tournées de nombreuses conférences.

En 1968, il est démis de ses fonctions, pour des raisons économiques. Le choc de ce licenciement et les évènements de mai 68 sont sans doute à l'origine d'un grave infarctus à Chatellerault où il venait faire la connaissance de son premier petit-fils. Après un mois d'hospitalisation et deux mois de convalescence, sa santé affaiblie ne lui permet pas de reprendre un ministère. Il prend donc une retraite anticipée à Toulon, dans la maison du Mourillon acquise autrefois par ses beaux-parents et qu'il partage avec la sœur de sa femme. Il ne reste cependant pas inactif et continue de donner de nombreuses conférences dans la région. Les thèmes sont variés allant de l'histoire cévenole de ses aïeux au message biblique de Marc Chagall. Il accompagne également des croisières œcuméniques Sur les Pas de Saint Paul, dont il assure les conférences. L'été 1976, il est victime d'un second infarctus qui le laisse très affaibli. Un troisième infarctus dans sa maison de Toulon l'emporte le 2 février 1980.

Œuvres de J. Y. Barral :

Sources : Archives familiales ; Jean-Michel Franchi, La Résistance à Toulon 1940-1944, mémoire, IEP, Aix-en-Provence, 1976.
voir également https://archives-pierresvives.herault.fr/ark:/37279/vta3503143c17b334ab


Avril 1909 : Jean dans son landeau

1927 : Jean aux Batignolles, c'est le jeune homme le plus à gauche

vers 1931-32 : Jean à la faculté théologique de Montpelliers, sur la première une flèche indique Jean, sur la seconde il est en haut à gauche, la photo porte la légende "une retraite spirituelle de Gardonnenque", la 3ème est la "journée d'adieu de CABROL et LOUX en mars 1932, Jean est tout à gauche sur le rang du bas, la 4ème est du 16 juin 1932 et est légendée "La turne cévenoile : vin pur et pure doctrine. Jean est celui qui est assis quasi allongé,

17 juin 1932 : sur la plage de Carnon, les étudiants se détendent, sur la première "Etudiants en théologie protestante après le bain" Jean est en haut à gauche, sur les 2 autres "Ballade de Turne à Carnon-plage" Jean est au sommet central de la pyramide et la tête en bas...

26 juillet 1935 : Le mariage de Jean et d'Yvette GLEYZE

Portrait de couple, probablement peu après ou avant leur mariage

9 novembre 1938 : Jean au synode de Montpellier, C'est le jeune homme le plus à droite

Portrait, date inconnue

Jean aumonier de la marine, sur la première photo il officie lors du service funèbre et l'immersion de l'Amiral d'escadre R. Fénard, photo estimée vers 1957-59, sur la seconde il pose avec des officiers de l'US Navy

Jean en robe de Pasteur

montage fait par Monique, probablement pour évoquer les nombreuses conférences données par son père.

En 2019 Yves (CASTINEL) a récupéré chez sa mère (Marthe) des enregistrements de ces conférences réalisés par Jean, naguère.

Gif-sur-Yvette chez Samy, après 1967 donc : Jean se débat avec le poulet, à droite Madeleine PAULAIS (belle-mère de son frère Samy), à gauche Tante Suzanne (la femme de son oncle Gaston)

Noël 1977 : Jean en compagnie de deux de ses petits enfants, Jean-Denis et Anne-Marguerite

1995 : inauguration de la salle "Jean BARRAL"

le noël du proscrit, conte écrit par Jean en 1943

Chretiens Protestants et Résistance, ouvrage publié en 1945

Du « DESERT »... au « REVEIL » Simon LOMBARD Pasteur du Désert (1739-1818) -> L'ouvrage écrit par Jean BARRAL en 1938 (son mémoire de thèse)

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