Tonton Gaston est le frère de Marthe et d’Alice, le « double beau-frère » d’Armand BARRAL donc, et aussi le frère d’Emile mort à la guerre de 14.
La légende familialeEn particulier conversation avec Samy le 15/4/2020 qui confirme ce que j’avais
déjà entendu par Jacques. En bonus ci-joint les notes manuscrites de Jacques relatant
une conversation avec André le 4/2/2001 :
On y apprend que Claire la sœur ainée de Valentine/tante
Suzanne était très belle. Pendant la 1è exposition [exposition Coloniale de
1931 ?] Gaston n’était pas marié, il était venu à Paris chez la mère de
Claire et Valentine (avec André apparemment, qui avait 20 ans). Il se sentait
malade, il avait la lèpre. A la 2è exposition [exposition universelle de 1937 ?]
Il avait déjà épousée Valentine/tante Suzanne [depuis 4 ans donc].
raconte qu’il
était très joyeux et très apprécié de tous malgré une vie pas très facile. Dans un courrier de nos cousins Warme Janville (1989) on apprend
qu’ « il était gai et avait les yeux bleus et les cheveux
des RIVET, les mêmes qu'Alice du reste ». D’ailleurs la gaité c’est
l’impression que l’on a de lui en voyant sa photo (ci-contre). Jacques se souvient
également que son père, Jean, lui racontait avoir joué au cerf-volant avec son
oncle Gaston. Il y a fort à parier que ce dernier avait un bon contact avec les
enfants.
Parti à la guerre il est revenu après avoir été fait prisonnier et gazé. A son retour sa femme et sa fille avaient disparu sans laisser aucune trace, il ne le les a jamais revues (une autre variante dit qu’il avait retrouvé sa femme avec une fille pas de lui et qu’il avait divorcé). Il s’est ensuite beaucoup occupé de sa belle-mère qui lui aurait fait promettre de s’occuper de son autre fille puis l’aurait convaincu d’épouser cette dernière ; ce dont il aurait fini par s’acquitter, plutôt par raison ou par devoir donc. Il s’agissait en particulier de la mettre à l’abri du besoin car elle aurait ainsi touché une partie de la « bonne retraite » de Gaston en cas de décès de ce dernier qui d’ailleurs se sentait maladeSur les notes manuscrites de Jacques je crois lire qu’il avait la lèpre, jacques se souvient plutôt qu’il était malade des poumons… et ne se projetait probablement pas dans une relation de long terme avec sa femme. Il semble que le reste de la famille ait vu d’un assez mauvais œil ce mariage considérant que Gaston s’était fait avoir…
Samy se souvient l’avoir rencontré pour la première lorsque Gaston venant en vacances à Chasseneuil chez sa sœur (chez les parents de Samy donc). Samy était petit garçon, il se rappelle que Gaston avait plein d’idées et était jeune de caractère ; Samy l’aimait beaucoup. C’était vers 1925/30. Gaston était le parrain de son frère André. Gaston et André s’appréciaient beaucoup.
Quelques années plus tard de 1931/2 à 1934 Samy monte à Paris pour ses études et est logé à l’Union Chrétienne des jeunes gens rue de Trévise. Il lui arrivait d’aller passer le week-end chez Tonton et sa femme, Tante Suzanne, boulevard Exelmans. Il ne se souvient pas avoir entendu parlé d’un mariage avant tant Suzanne, et n’a pas non plus connu la mère de cette dernière, mais en a entendu parler par son frère André, mais plus tard.
Quelques années après, vers 1950Après la fin de ses études (2 ans) il a quitté Paris car il a devancé l’appel sous les drapeaux (le service militaire durait 2 ans à l’époque). Son diplôme de Radio lui avait permis de choisir son Corps (l’Armée de l’Air) et son lieu d’Affectation (Blida en Algérie). Débarrassé de cette contrainte il imaginait trouver ensuite un débouché correspondant à se spécialité en tant qu’officier-Radio de la Marine Marchande. L’avenir en décidera autrement puisque Radio au sol à Blida il deviendra mécanicien avion puis Pilote en 1940 au début de la guerre, Puis L’Indochine où il est resté 7 ans dont 9 mois prisonniers des Japonais, délivré en quelques sortes par les bombes de Nagazaki et Hiroshima qui ont forcé la capitulation de l’empire du soleil levant. Samy rentre en France en juillet 1947 et est réceptionné par son grand frère Jean alors Pasteur à Toulon. Samy bénéficiant d’un congés longue durée de 6 mois a passé pas mal de temps à Toulon alors. Puis direction l’école de l’air de Salon de Provence où il sera moniteur, Puis Rabat au Maroc où il sera également formateur pour 2 ans. Ce n’est que vers 1950 et une affectation à Villacoublay qu’il revient sur Paris…, Samy est installé à Saint-Cyr-l’Ecole puis à Châtillon-sous-Bagneux et a continué à voir Gaston et Tante Suzanne qui habitaient alors Rue Daumier. Gaston est mort peu de temps après. Il se souvient également que Gaston avait une activité importante au temple d’Auteuil où il était très apprécié.
Quant à la Tante Suzanne elle lui a survécu très longtemps
et donc plusieurs personnes de la famille l’ont bien connue et s’en souviennent.
On l’appelait aussi « Tante à short »Selon Nicole ce surnom aurait pu être inventé par Madeleine qui savait parfois
être moqueuse. Ce que Samy confirme absolument : « c’est par
dénigrement, d’après une photo en short sur une plage du midi, que Madeleine ma
sœur, pour la mettre « en boite » l’a dénommé Tante à short – ce qui
lui est resté ». Nicole a également un vague souvenir d’un repas, chez la
Tante à short, avec Jean, Yvette, Jacques, Nicole et Tatie Madeleine, repas au
cours duquel la Tante à short servit une purée de pommes de terre verdâtre peu
appétissante dans un plat métallique troué. D’où une allusion au «
trou de balle » (dixit Madeleine ou Jean) provoquant séance tenante un
gros fou-rire pendant que la Tante faisait des allers-retours dans sa cuisine.
On se moquait du côté un peu radin de la « tante à short ». Lors de
l’invitation suivante, le « trou de balle » était bouché ! Re-
fou-rire…
Jacques se souvient aussi d’elle en short à Madranges
lors d’une petite réunion de famille. Elle avait bien fait rire tout le monde
en s’asseyant sur une chaise longue dont la toile avait cédé. car, enthousiasmée
par la mode récente adoptée par les dames dans le midi, elle s’habillait
parfois en short ce qui était encore inhabituel
chez une femme adulte. Nicole croit se souvenir qu’elle était modiste, pour Samy elle
travaillait dans les chapeaux et n’était pas en bonne santé.
Selon Samy « Tante à short » n’était pas une personne très intéressante et avait mauvais caractère. Samy s’en est beaucoup occupé, ce qui constituait plutôt une corvée. Elle avait très peu d’amis et Samy n’a pas souvenir qu’elle voyait du monde de sa propre famille. Personne d’autres que nous (sa belle-famille) ne venait la voir. Elle a continué d’habiter rue Daumier puis a fini ses jours en maison de retraite (du côté de la porte de St-Cloud, elle a dû y rester une année approximativement) puis en service hospitalier.
Nicole se souvient de lui avoir parfois rendu visite rue Daumier avec Jean et Yvette (ses parents) lorsqu’ils étaient à ParisPériode allant de l’été 59 - lorsque Jean est nommé délégué à l’Alliance Biblique- jusqu’à 1970/71 lorsqu’il redescend prendre sa retraite anticipée à Toulon après son premier infarctus de 1968 (et accompagnés parfois de Tatie Madeleine). Jacques se souvient également d’elle venant chez ses parents rue de la Convention.
Tante Suzanne a été enterré avec Tonton Gaston, Samy a assisté à son enterrement au cimetière de Montrouge où il était le seul représentant BARRAL et l’assistance était réduite à lui et 2 ou 3 personnes de la paroisse d’Auteuil qui avaient bien connu le couple.
Voici donc ce que dit la tradition orale familiale... Mais voilà que je viens de compléter et vérifier pas mal d’informations concernant Gaston.
Gaston est né le 10 octobre 1885 à Poitiers.
Il a participé à la Grande Guerre au 125e régiment d'infanterie (125e RI). Il a été prisonnier de guerre du 06/09/1914 au 31/12/1918Camps de SENNELAGER (Wesphalie) et FRIEDRICHSFELD bei WESEL (15/12/1915)
Il a épousé en 1920 Marie
Hélène CHARMOILLAUX une couturière dont il a eu (probablement,
cela reste à confirmer) deux fillesPour mémoire voici ce qu’André
avait noté sur son oncle et parrain, il n’avait mentionné qu’une seule fille.
Par ailleurs il avait bien fini par trouver les bonnes informations sur
Emile
mais ils divorcent en 1922 juste après la naissance de la seconde.
Gaston se remarie mais bien plus tard, en 1933, avec la sœur de sa belle-sœurValentine est la sœur de Claire, la veuve d'Emile le frère de Gaston mort à la guerre, Valentine Marie Henriette PELLISSIER. La tradition familiale ainsi que les notes d’André disent qu’il n’y a pas d’enfant de cette union et je n’ai rien trouvé pour les contredire. J’ai même retrouvé la trace de la mort de la belle-mère quelques mois après le mariage. Comme si Gaston avait fini par accepter le mariage sachant que la mère ne pourrait plus s’occuper de sa fille…
Gaston lui est mort bien plus tard le 11 novembre 1950 à Paris 16èRue Daumier, ce qui confirme bien les souvenirs précédents.
Quant à Valentine, alias « Tante Suzanne » ou « Tante à short », elle lui a bien survécu assez longtemps. J’ai retrouvé son décès en 1979 à Issy-les-Moulineaux grâce à une mention marginale sur son acte de naissance.
Enfin j’ai aussi creusé la piste de la femme d’Emile, Claire PELLISSIER et j’ai trouvé son décès en 1964 dans l’Aisne. Elle n’a donc pas disparu après la guerre ou en tout cas pas pour tous le monde. Je n’ai trouvé aucune trace de remariage ou d’enfants mais cela reste très possible…
Conclusion :
Enfin pour finir quelques photos de famille, une de 1943 à Chasseneuil :
Et une autre avec Suzanne et Gaston à droite bien en évidence (vu l’âge de Marthe qui est née en 1927 je dirais vers 1935) :
Et une où l’on voit Suzanne avec Marthe sur ses genoux à la même époque ou plutôt un peu avant donc :