Louis "Clément" est né en 1823 au Vigan. Il a fait sa thèse de théologie à la faculté de Montauban sur la révocation de l'édit de Nantes et est consacré le 17 janvier 1847 dans l'église de Caussade (Tarn). Il fut pasteur à Roquedur de 1847 à 1855 (où il habitait le hameau de Lacoste-Souteirane), puis à St-Jean du Gard à partir de mai 1855, puis Alger et Saint-Hippolyte-du-Fort.
Il réside à Cazilhac depuis 1883 où il décède en 1906, non sans en avoir été le pasteur mais aussi le Maire (de 1896 à 98). => voir également Et si Cazilhac nous contait... ses 20 siècles d'histoires
C'est un cousin de la famille et Armand l'a très bien connu. André nous dit : "Le Mas de Baudran à Cazilhac le haut, jumelé au notre et plus haut d'un étage, lui appartenait. Clément y habitait avec ses 2 filles célibataires que j'ai connues. Julie s'occupait de l'élevage des vers à soie, Antoinette était institutrice libre."
Clément rassemble des "notes sur l'histoire cévenole"
vers 1890 dans un ouvrage du même nom bien célèbre dans
la famille (une partie inédite venant du psautier de M. FALGUIERE de Ganges) => voir la rubrique "généalogie/travaux
précédents" et le site "Mouzoulès".
En 1869 il a aussi publié un livre "Pourquoi j'ai été destitué de mes fonctions de pasteur de l'église réformée". Et en 1873 : "De la Découverte des sources par le moyen des filons, en particulier dans le département du Gard".
Jacques BARRAL a en sa possession, venant de Jean et Yvette BARRAL,
un recueil des oeuvres choisies de Chopin ayant appartenu à Clément.
Ce dernier l'a utilisé puisqu'il y a porté sa signature et son
tampon ("Clément RIBARD, St Hippolyte du Fort, Gard")
lettre retrouvée par Colette Pichon Villaret dans le bulletin historique et littéraire de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français, tome XV,1866:
Un curé tolérant
Alger, 11 janvier 1866.
Je pense qu'il entre dans le programme de la Société de l'Histoire du protestantisme français d'enregistrer le fait suivant : Mes parents qui sont habitants et originaires du village de Cazilhac, par Ganges (Hérault), m'ont souvent raconté qu'un de nos ancêtres, grand-père de ma grand'mere, du nom de Vassas, recevait et cachait chez lui les pasteurs protestants qui évangélisaienl la contrée, à cette époque néfaste de notre histoire religieuse où tout pasteur commettait un crime capital en prêchant cet Evangile, au sujet duquel pourtant sa conscience lui disait: Malheur à moi, si je ne le prêche pas! La nature du crime des pasteurs était telle qu'il ne pouvait être commis sans témoins ; les dénonciations étant faciles, la maréchaussée se trouvait quelquefois à la poursuite de ces brigands d'une nouvelle espèce. A Cazilhac, comme ailleurs, ils étaient poursuivis et soigneusement recherchés. Les soldats se rendaient d'ordinaire chez les curés, qui se sont généralement montrés zélés
persécuteurs de nos ancêtres; car, « dans toute persécution contre la vérité, on découvre la main d'un prêtre (1). »
Mais le curé de Cazilhac, qui s'appelait aussi Vassas, sans être parent de mon trisaïeul, au lieu de dénoncer la maison de refuge des pasteurs qu'il connaissait, prenait au contraire la peine de s'y transporter, lorsqu'il y avait quelque péril, et il disait : « Vassas, si vous avez quelqu'un chez vous en ce moment, qu'on ne se montre pas; j'ai des visites aujourd'hui. » Cet avis était parfaitement compris, reçu avec une gratitude infinie, et l'on pense bien qu'il en était pris bonne note. Ce curé agit plusieurs fois de la même manière. Il est donc très possible que plusieurs de nos pasteurs aient dû la vie à ce bon curé Vassas. De pareils traits d'affectueuse tolérance ne se sont pas oubliés dans ma famille et ne doivent pas demeurer inconnus de nos coreligionnaires. Aussi les protestants du pays, informés de sa conduite, l'aimaient beaucoup, malgré certains excès de table qui l'avaient obligé, à la fin de sa vie, de ne vivre que de lait. Je demande qu'il soit fait mention de lui
dans le Bulletin, afin que les protestants apprennent que tous les curés n'ont pas été aussi méchants qu'on l'entend dire quelquefois, et que les catholiques sachent que nous ne voulons être ni oublieux, ni ingrats envers ceux des leurs qui nous rendent justice.